[...] Dans le mythe perse du Paradis, la Chute est provoquée par l'intervention d'un être malfaisant qui altère les conditions climatiques du lieu et provoque le départ des premiers hommes hors de leur paradis. On peut y voir le souvenir d'un événement qui s'est effectivement produit dans le passé lointain, mais c'est aussi l'annonce d'un bouleversement prochain, puisque visiblement, l'être malfaisant qui bouleverse le climat est de retour.
Le passé nous enseigne que les changements climatiques ne sont pas que de simples signes des temps, indicateurs de l'état systémique désastreux de nos civilisations. Ce sont également des instruments du Ciel contribuant directement à la transformation de la psychologie humaine. Concrètement, le changement climatique actuellement en cours va affecter profondément l'esprit humain et agir sur lui bien au-delà de ce que nous imaginons. Mais dans quelle direction ?
Si l'on en croit la thèse fort savante et argumentée de James DeMeo dans son Saharasia, reprise et très largement approfondie par Steve Taylor dans The Fall, les causes de notre condition psychologique fragmentée et souffrante actuelle remonteraient à une « explosion de l'ego » sans précédent, survenue à la suite d'un brusque changement climatique ayant eu lieu il y a environ 6000 ans. Qu'à la suite de cette transformation climatique apparaissent des civilisations constructrices de vaniteuses pyramides, toutes de verticalité, tendues vers l'ailleurs, afin d'éterniser l'individualité d'un souverain qui instrumentalise à cet effet une masse énorme de gens et de ressources, va dans le sens d'une explosion de l'ego comme clef anthropologique de la Chute.
Là où autrefois abondaient le gibier et les fruits, dans les actuelles zones désertiques d'Amérique centrale, sur la côte Pacifique de l'Amérique du Sud, mais surtout, dans cette large bande désertique partant du Sahara et qui rejoint, passant par le Moyen Orient, les vastes déserts asiatiques, eut lieu, il y a 6000 ans environ, un bouleversement climatique qui poussa l'homo sapiens – héroïque chasseur-cueilleur ayant survécu à plusieurs glaciations – à faire l'expérience d'une transformation psycho-sociale qui bouscula radicalement sa façon d'entrer en relation avec la Nature, avec ses semblables et avec la plénitude principielle immanente, dont sa lecture changea complètement.
Ladite transformation apporta ce que nous appelons la civilisation, notamment avec l'invention de l'État et de la guerre. Mais ce processus d'adaptation à des conditions nouvelles d'existence ne réussit qu'à moitié, pour ne pas dire qu'il échoua complètement au fil du temps... [LIRE LA SUITE]
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