"Il sait peu ou rien, le médecin ou herboriste qui ignore les vertus des plantes ou qui, en connaissant quelques unes, n'essaie pas de les savoir toutes. Il lui faut travailler jusqu'à les connaître toutes, aussi bien les bénéfiques que les nuisibles, s'il souhaite mériter le renom auquel il prétend". L'Inca Pachacutec, d'après le Père Blas Valera.
Jatun Kalawalla
Certaines plantes comme la kalawalla, par exemple, ne sont cueillies que lors de phases déterminées de la lune.(...)
Lors de la récolte de la kalawalla, assez périlleuse, puisqu’il s’agit d’une plante grimpante et parasite poussant le long des rochers ou des vieux murs, le Kallawaya, très attentif, guette l’apparition du sutu kollu, sorte de lézard. S’il le voit, il arrête la cueillette, et ne la reprend que lorsque l’animal a disparu. II reprend alors son travail, persuadé qu’a partir de ce moment il ne lui arrivera rien de fâcheux (accident, piqûres d’insectes venimeux, ou morsures de serpents). Car le sutu kollu porte la chance. (...)
Une variété appelée Inka Kalawalla guérissait du paludisme (un des grands obstacles pour les troupes andines qui descendaient le Piémont pour conquérir les groupes de basses terres) et une autre, du nom de Jatun Kalawalla (« la grande »), prise dans de la chicha, entraînait des effets hallucinogènes, que l’on peut lier à des rituels chamaniques. Ces vertus fort importantes pour le monde andin suffisent-elles à prouver un quelconque lien entre le nom de la plante et celui du groupe qui en connaissait l’usage ? Je ne sais, mais ce rapprochement peut suggérer une piste. (Thierry Saignes)
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