Lorsque Jan Fries compare les sigils à des semences, quand la plupart des magiciens du chaos utilisent le sperme pour charger un sceau et l'implanter dans le champ des possibles ou le flux quantique, on peut se demander s'il n'y a pas là une réminiscence inconsciente des anciennes conceptions traditionnelles de la matière et du rôle qu'y jouent les logoï spermatikoï.
Pour les anciens, la matière est un chaos informe et ce sont les logoï spermatikoï, les raisons séminales, qui produisent les êtres, leurs formes et leurs matières spécifiques. Pour qu'un être vienne au monde, il lui faut une semence et une terre. Cette doctrine stoïcienne, basée sur une métaphore agraire et sexuelle, fera les beaux jours du platonisme et sera également diffusée par tous les alchimistes du Moyen-Age et de la Renaissance, de Paracelse à Ficin. Elle n'a rien d'ésotérique et représente tout simplement la conception scientifique de l'époque.
Par ailleurs, Thomas d'Aquin écrit que « La force active du sperme tire son pouvoir des étoiles ». En se basant sur la Bible, on imaginait alors que la matière des étoiles était spermatique. D'où l'à propos de la métaphore crowleyenne du sperme, qualifié de lait des étoiles.
« Il y a dans le sperme un ’spiritus’ et une chaleur analogue à l’élément stellaire » vient confirmer Aristote. On suppose dés cette époque que le sperme contient, dans sa chaleur, un spiritus aux propriétés singulières et célestes.
A la métaphore agraire de la graine et de la terre vient donc souvent se substituer celle des étoiles et du ciel nocturne. Dieu, tel un phallus, " a inséré en fait ces semences génératrices, générales dans les cieux et dans les étoiles, et particulières dans chacune des choses » écrit Fernel, l'alchimiste et médecin.
Ce sperme d'en haut dont l'analogie avec le sperme d'en bas est parfaite au point d'y répondre par magie, n'est toutefois pas que la substance émise par le Phallus : « Force procréatrice respirable, diffusée à travers toute la nature, dérive du ciel » (Fernel). Quant au sperme proprement dit, Van Helmont et Sendivogius enseignent que la part de Pneuma (spiritus) qui y est contenue est de 1/8200. Tous deux réaffirment encore qu'il s'agit de la même matière que les corps célestes. Les doctrines spermatophagiques sont sans doute plus mal perçues aujourd'hui qu'elles ne l'étaient autrefois. Car à l'époque, on pouvait consulter la Bible en hébreu, en grec ou en latin, et se rendre compte, mieux qu'aujoud'hui, des éléments doctrinaux sur lesquels se basaient certains gnostiques :
Pour les anciens, la matière est un chaos informe et ce sont les logoï spermatikoï, les raisons séminales, qui produisent les êtres, leurs formes et leurs matières spécifiques. Pour qu'un être vienne au monde, il lui faut une semence et une terre. Cette doctrine stoïcienne, basée sur une métaphore agraire et sexuelle, fera les beaux jours du platonisme et sera également diffusée par tous les alchimistes du Moyen-Age et de la Renaissance, de Paracelse à Ficin. Elle n'a rien d'ésotérique et représente tout simplement la conception scientifique de l'époque.
Par ailleurs, Thomas d'Aquin écrit que « La force active du sperme tire son pouvoir des étoiles ». En se basant sur la Bible, on imaginait alors que la matière des étoiles était spermatique. D'où l'à propos de la métaphore crowleyenne du sperme, qualifié de lait des étoiles.
« Il y a dans le sperme un ’spiritus’ et une chaleur analogue à l’élément stellaire » vient confirmer Aristote. On suppose dés cette époque que le sperme contient, dans sa chaleur, un spiritus aux propriétés singulières et célestes.
A la métaphore agraire de la graine et de la terre vient donc souvent se substituer celle des étoiles et du ciel nocturne. Dieu, tel un phallus, " a inséré en fait ces semences génératrices, générales dans les cieux et dans les étoiles, et particulières dans chacune des choses » écrit Fernel, l'alchimiste et médecin.
Ce sperme d'en haut dont l'analogie avec le sperme d'en bas est parfaite au point d'y répondre par magie, n'est toutefois pas que la substance émise par le Phallus : « Force procréatrice respirable, diffusée à travers toute la nature, dérive du ciel » (Fernel). Quant au sperme proprement dit, Van Helmont et Sendivogius enseignent que la part de Pneuma (spiritus) qui y est contenue est de 1/8200. Tous deux réaffirment encore qu'il s'agit de la même matière que les corps célestes. Les doctrines spermatophagiques sont sans doute plus mal perçues aujourd'hui qu'elles ne l'étaient autrefois. Car à l'époque, on pouvait consulter la Bible en hébreu, en grec ou en latin, et se rendre compte, mieux qu'aujoud'hui, des éléments doctrinaux sur lesquels se basaient certains gnostiques :
Suspice caelum et numera stellas, si potes. Et dixit ei : Sic erit semen tuum. (Génèse XV:5). "lève les yeux vers les cieux et compte les étoiles, si tu peux. Et il lui dit : ainsi sera ton sperme". Semen en latin, Sperma en grec, Zera en hébreu, traduit maintenant par génération ou descendance, si bien qu'un lecteur contemporain de la Bible en français ne se rend plus compte qu'on parle du sperme dans ce verset. D'autres passages des Saintes Écritures nous orientent encore vers les étoiles pour nous parler du sperme.
Benedicam tibi et multiplicabo semen tuum sicut stellas caeli. (Génèse 22.17 ; Hébreux 6.14). "Je te bénirai et multiplierai ton sperme comme les étoiles du ciel".
Mais il est aussi question de Celui qui sème : Qui seminat bonum semen est Filius hominis. (Mathieu 13.37). "Celui qui sème le bon sperme est le Fils de l'homme", fils de l'homme, évidemment assimilé au saint phallus.
"Le sperme est le verbe de Dieu" Semen est verbum Dei (Lc. 8.11)
"Le Verbe du diable fut un sperme pour elle" écrit Tertullien (De carne Christi 17.6), Verbum Diaboli semen illi fuit ; doctrine connue de toute la patristique, que celle des Logoi Spermatikoi.
Et semini tuo, qui est Christus. "Et à ton sperme, lequel est le Christ" ; donec veniret semen. "Jusqu'à ce que vienne le sperme" (Galates 3.16,19).
Bonum vero semen, hi sunt filii regni. "Le bon sperme, ce sont les fils du Royaume" (Mt 18.38).
Etc...
On comprend mieux pourquoi à une certaine époque, certains gnostiques ont pu envisager le sperme en tant que sacrement. Un Christ-Phallus, qui est aussi semence, source de vie éternelle, cela remonte à fort loin et le Chevalier de Saint Marq n'aura fait que rappeler l'évidence, telle une base tantrique invisible, présente jusque dans les fondements symboliques et les Écritures du judeo-christianisme.
Les premiers agriculteurs établirent une analogie entre les graines et la procréation, les fruits et la naissance : "béni soit le fruit de ton ventre". Les hommes de l'antiquité et les grecs plus concrètement, comprenaient les choses, c'est-á-dire l'univers tout entier, en termes de génération et de corruption, de vie et de mort (Ecl 15.17; Dt 30.15, Jer 21.8). La question initiale de la philosophie et de la proto-science fut celle de la naissance et de la genèse des choses, et quels étaient les spermes de toutes choses ou semina rerum (Lucrèce, De rerum natura I 59).
D'après Aristote, les premiers philosophes expliquaient la création de l'Univers de la même façon que la genèse des animaux et des plantes (Sur les parties des animaux 640b). Le phallus est celui qui fait germer et croître la semence dans l'utérus : Dominus faciens et formans te ab utero, (Is. 44.2). "Le Seigneur qui t'a fait et t'a formé depuis l'utérus". Et il est pour cela très intimement lié à la pensée des sociétés néolithiques, avec la germination des plantes, la croissance de la végétation, l'abondance des récoltes et la subsistance du groupe.
Les métaphores agraires, très nombreuses dans la Brit 'Hadasha, le Nouveau Testament, peuvent être vues sous cette appréciation. Et comme cette croissance de la nature dépend complètement du Soleil (outre le rôle de la pluie, perçue elle aussi comme un sperme), chose que l'on observe à simple vue sans avoir besoin de connaître le processus chimique de la photosynthèse, l'énergie solaire était directement assimilée à la puissance, au phallus. La première génération des hommes fut le fait du Soleil affirme Diogène Laërce (Vies, 9.22) et les premiers hommes naquirent par la seule intervention du Feu divin (SVF I 124).
Même en plein XVIIème siècle, Harvey écrivait dans son De generatione animalium que le soleil est l'instrument immédiat et universel du Créateur Suprême pour la génération. Créateur Suprême pour la génération, autrement dit, le Phallus, Père Universel de la Vie.
D'après Aristote, les premiers philosophes expliquaient la création de l'Univers de la même façon que la genèse des animaux et des plantes (Sur les parties des animaux 640b). Le phallus est celui qui fait germer et croître la semence dans l'utérus : Dominus faciens et formans te ab utero, (Is. 44.2). "Le Seigneur qui t'a fait et t'a formé depuis l'utérus". Et il est pour cela très intimement lié à la pensée des sociétés néolithiques, avec la germination des plantes, la croissance de la végétation, l'abondance des récoltes et la subsistance du groupe.
Les métaphores agraires, très nombreuses dans la Brit 'Hadasha, le Nouveau Testament, peuvent être vues sous cette appréciation. Et comme cette croissance de la nature dépend complètement du Soleil (outre le rôle de la pluie, perçue elle aussi comme un sperme), chose que l'on observe à simple vue sans avoir besoin de connaître le processus chimique de la photosynthèse, l'énergie solaire était directement assimilée à la puissance, au phallus. La première génération des hommes fut le fait du Soleil affirme Diogène Laërce (Vies, 9.22) et les premiers hommes naquirent par la seule intervention du Feu divin (SVF I 124).
Même en plein XVIIème siècle, Harvey écrivait dans son De generatione animalium que le soleil est l'instrument immédiat et universel du Créateur Suprême pour la génération. Créateur Suprême pour la génération, autrement dit, le Phallus, Père Universel de la Vie.
Sources :
- L'Eucharistie par le Chevalier Le Clément de Saint Marq.
- Le site, en espagnol, Falocristo.
- La spermatophagie dans le contexte tibétain.
- L'excellent travail universitaire du Professeur Hiro Hirai, Le concept de semence dans les théories de la matière á la Renaissance : de Marsile Ficin à Pierre Gassendi, éd. Brepols.
Frater Humectatio Luminis
2 commentaires:
ca y est, il recommence...lol
Much Love
M.
¡Claro!
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